martes, 2 de octubre de 2012

Autres écrits - Jacques Lacan


Vingt ans après sa mort, Lacan parle encore. Tardive onde de choc du séisme de son enseignement, ces Autres écrits, rédigés entre 1938 et 1980, viennent compléter les Écrits parus en 1966. Cette publication va permettre au grand public de prendre connaissance d'une série de textes fondamentaux édités du vivant de leur auteur et devenus rapidement introuvables en dehors des cercles psychanalytiques. C'est un Lacan en dialogue avec son temps que fera découvrir ce recueil : un hommage à Marguerite Duras, un article sur Maurice Merleau-Ponty ; un échange, en 1966, avec des étudiants en philosophie ; une libre reprise de la notion marxiste de plus-value ; une confrontation aux événements de 1968 ; des textes institutionnels… Mais quel que soit le propos, Lacan reste Lacan et ne parle jamais que d'une seule chose : la psychanalyse. Et toujours avec ce style sans pareil. 

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Pas-à-Lire.
Définition lacanienne de l’écrit. Quelque chose comme « Chien méchant », ou « Défense d’entrer ». Voire : « Lasciate ogni speranza ».
Disons que c’est un défi, fait pour tenter le désir. Lacan résumait d’une phrase le leçon des Ecrits : « l’inconscient relève du logique pur, autrement dit du signifiant ». Les Autres écrits enseignent de la jouissance qu’elle aussi relève du signifiant, mais à son joint avec le vivant ; qu’elle se produit de « manipulations » non pas génétiques mais langagières, affectant le vivant qui parle, celui que la langue traumatise. Il s’ensuit : que la jouissance, cynique comme telle, ne condescend au désir que par la voie de l’amour ; qu’elle fait obstacle à toute programmation du rapport sexuel ; que, féminine, elle répugne à l’universel et s’accorde à l’infini ; que, phallique, elle est « hors-corps » ; et autres théorèmes jusqu’alors inouïs dans la psychanalyse. On n’en trouvera pas le répondant dans le génome, dont le décryptage pourtant fait promesse, de noces nouvelles du signifiant et du vivant. On pressent l’avènement du self-made-man. Nous l’appellerons : LOM du XXIe siècle. Ce recueil pourrait être son viatique. A le déchiffrer, on saura mieux y faire avec les symptômes inconnus de demain. 


Écrits - Jacques Lacan


Il faut avoir lu ce recueil, et dans son long, pour y sentir que s'y poursuit un seul débat, toujours le même, et qui, dût-il paraître dater, se reconnaît pour être le débat des lumières.
C'est qu'il est un domaine où l'aurore même tarde : celui qui va d'un préjugé dont ne se débarrasse pas la psychopathologie, à la fausse évidence dont le moi se fait titre à parader de l'existence.
L'obscur y passe pour objet et fleurit de l'obscurantisme qui y retrouve ses valeurs.
Nulle surprise donc qu'on résiste là même à la découverte de Freud, terme qui se rallonge ici d'une amphibologie : la découverte de Freud par Jacques Lacan.
Le lecteur apprendra ce qui s'y démontre l'inconscient relève du logique pur, autrement dit du signifiant.
L'épistémologie ici fera toujours défaut, si elle ne part d'une réforme, qui est subversion du sujet.
L'avènement ne peut s'en produire que réellement, et à une place que tiennent présentement les psychanalystes,
C'est à transcrire cette subversion, du plus quotidien de leur expérience, que Jacques Lacan s'emploie pour eux depuis quinze ans.
La chose a trop d'intérêt pour tous, pour qu'elle ne fasse pas rumeur.
C'est pour qu'elle ne vienne pas à être détournée par le commerce culturel que Jacques Lacan de ces écrits fait appel à l'attention.


lunes, 10 de septiembre de 2012

Potlatch (1954-1957)


L’internationale lettriste a été fondée « arbitrairement » à Bruxelles en juin 1952. Regroupement de certains lettristes dissidents (Jean-Louis Brau, Guy-Ernest Debord, Serge Berna, Gil J Wolman) ayant rejeté le lettrisme « isouïen », elle marque définitivement sa désolidarisation après un scandale perpétré à l'encontre de Charlie Chaplin qu'Isidore Isou refusa de cautionner1.

Tout en s'inspirant des théories du Soulèvement de la Jeunesse et de la destruction des arts prônées par Isou, cette dissidence du lettrisme se rapproche plutôt du marxisme révolutionnaire, du dadaïsme berlinois et des pensées nihilistes et anarchistes. L'internationale lettriste n'a donc de lettriste que le nom, et possède déjà toutes les germes théoriques de ce qui deviendra l'Internationale situationniste (dérive, psychogéographie, détournement, urbanisme unitaire...). [Wikipedia]


viernes, 31 de agosto de 2012

Cinq études du matérialisme historique - Étienne Balibar


Je rassemble ici cinq études du matérialisme historique, rédigées au cours des dernières années dans des circonstances différentes, mais dans le cours d’un même travail. 

Je le précise d’emblée : des études du matérialisme historique, ce ne sont pas des interprétations, des recherches « originales », encore moins les chapitres d’un traité. Mais quelques éléments du travail d’apprendissage permanent que la théorie marxiste requiert des militants révolutionnaires que nous voulons être. 

La théorie marxiste n’est pas, spontanément, « bien connue » de tous ceux qui l’invoquent. Elle ne peut etre réduite à des citations, bien qu’elle exige la connaissance détaillée tes textes « classiques ». Elle doit être étudiée à la lumière de la pratique et des problèmes politiques de notre temps, mais non pas mise au service d’une ligne conjoncturelle, pour lui fournir des garanties d’authenticité idéologique immédiates. Elle ne peut être étudiée indépendamment de l’histoire du mouvement ouvrier, dont elle représente la forme concentrée d’organisation. C’est donc une tâche politique, collective, ininterrompue, c’est le lieu et l’enjeu d’une lutte incessante entre plusieurs voies, qui est une forme spécifique de la lutte des classes. 

Le matérialisme historique définit et analyse concrètement deux réalités indissociables : le processus de l’exploitation capitaliste et le processus de la révolution prolétarienne. Ses vrais « concepts fondamentaux » sont donc ceux de la plus-value et de la dictature du prolétariat, irréductibles à toute l’idéologie bourgeoise, et dont l’énoncé même requiert l’actualisation permanente, dans chaque conjoncture historique. Le champ du matérialisme historique, c’est l’unité des problèmes de le plus-value et de la dictature du prolétariat; c’est l’analyse de l’exploitation capitaliste du point de vue de la révolution prolétarienne.

Sur ce terrain, que nous n’avons pas fini d’explorer, le marxisme n’a cessé de progresser en se rectifiant lui-même. Il est devenu le « marxisme-léninisme ». Il doit parcourir de nouvelles étapes. 


jueves, 23 de agosto de 2012

Le droit à la paresse - Paul Lafargue

 

Voici un texte très célèbre, au succès jamais démenti, d'un «disciple» de Karl Marx. L'entame du texte est des plus explicite : Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture. Ce texte est beaucoup plus qu'un pamphlet superbement écrit. Il contient une compréhension essentielle de la transformation nécessaire et actuelle de nos sociétés à travers la nature même du travail productif.





martes, 19 de junio de 2012

Encyclopédie anarchiste - Sébastien Faure et alii


L'Encyclopédie anarchiste est une encyclopédie initiée par Sébastien Faure, entre 1925 et 1934, publiée en 4 volumes.
Le projet initial comportait cinq parties :
  1. un dictionnaire anarchiste
  2. l'histoire de la pensée et de l'action anarchiste
  3. les biographies des militants et des penseurs
  4. les biographies d'individualités ayant contribué par leur œuvre à l'émancipation humaine
  5. un catalogue des livres et revues anarchistes
Seule la première partie, en quatre volumes totalisant 2893 pages, voit le jour. Elle veut regrouper en son sein toutes les tendances anarchistes, sans exclusive. Elle compte plusieurs centaines de collaborateurs, parmi lesquels se trouvent, outre Sébastien Faure lui-même, Luigi Bertoni, Pierre Besnard, Émile Armand, Han Ryner, Augustin Souchy, Max Nettlau, Voline, Aristide Lapeyre...

 Tome 1

Tome 2

Tome 3

Tome 4

viernes, 15 de junio de 2012

La fabrique de l'homme endetté. Essai sur la condition néolibérale - Maurizio Lazzarato


La dette, tant privée que publique, semble aujourd’hui une préoccupation majeure des « responsables » économiques et politiques. Dans La Fabrique de l’homme endetté, Maurizio Lazzarato montre cependant que, loin d’être une menace pour l’économie capitaliste, elle se situe au cœur même du projet néolibéral.
 
À travers la lecture d’un texte méconnu de Marx, mais aussi à travers la relecture d’écrits de Nietzsche, Deleuze, Guattari ou encore Foucault, l’auteur démontre que la dette, loin de n’être qu’une réalité économique, est avant tout une construction politique, et que la relation créancier/débiteur est le rapport social fondamental de nos sociétés.

 La dette n’est pas d’abord un dispositif économique, mais une technique sécuritaire de gouvernement et de contrôle des subjectivités individuelles et collectives, visant à réduire l’incertitude du temps et des comportements des gouvernés. Selon la logique « folle » du néolibéralisme – qui prétend substituer le crédit aux salaires et aux droits sociaux, avec les effets désastreux que la crise des subprimes a illustrés de façon dramatique –, nous devenons toujours davantage les débiteurs de l’État, des assurances privées et, plus généralement, des entreprises, et nous sommes incités et contraints, pour honorer nos engagements, à devenir les « entrepreneurs » de nos vies, de notre « capital humain » ; c’est ainsi tout notre horizon matériel, mental et affectif qui se trouve reconfiguré et bouleversé.
 
Comment sortir de cette situation impossible ? Comment échapper à la condition néolibérale de l’homme endetté ? Si l’on suit Maurizio Lazzarato dans ses analyses, selon lesquelles la dette est avant tout un instrument de contrôle politique et l’expression de rapports de pouvoir, force est de reconnaître qu’il n’y pas d’issues simplement techniques, économiques ou financières. Il nous faut remettre en question radicalement le rapport social fondamental qui structure le capitalisme : le système de la dette.


 Sociologue et philosophe, Maurizio Lazzarato vit et travaille à Paris où il poursuit des recherches sur le travail immatériel, l’éclatement du salariat et les mouvements « post-socialistes ». Il a notamment écrit Intermittents et Précaires (avec Antonella Corsani, 2008) et Expérimentations politiques (2009).


domingo, 15 de abril de 2012

Intermittents et Précaires - Antonella Corsani & Maurizio Lazzarato

 
Depuis 1992, les Coordinations des intermittents du spectacle se sont construites autour d’un constat et d’une revendication : la discontinuité de l’emploi qui caractérise le secteur du spectacle concerne un nombre grandissant de travailleurs et pas uniquement les artistes et les techniciens du cinéma, du théâtre, de la télévision, du cirque, de la danse, etc. Pour combattre la précarisation et la paupérisation de couches de plus en plus importantes de la population, le régime de l’intermittence doit être élargi à tous les travailleurs soumis à la flexibilité de l’emploi.
_ C’est avec le mouvement social qui a marqué la scène politique de juin 2003 à avril 2007 que, pour la première fois, le mot précaire fait son entrée dans l’espace public. Les intermittents en lutte assument, jusque dans le nom qu’ils se donnent, le fait d’être à la fois « intermittents » et « précaires ». La Coordination des Intermittents et Précaires a ainsi porté à un niveau supérieur le conflit en le déplaçant sur un terrain politique. En démontrant que le travail déborde l’emploi, que le temps de chômage est aussi un temps d’activité, que ces activités restent invisibles à l’entreprise et aux institutions, les intermittents se battent pour des « nouveaux droits sociaux », pour la continuité des droits et du revenu en situation de discontinuité de l’emploi, plutôt que pour l’emploi à plein temps.
_ Ce livre retrace la genèse, les développements et les résultats d’une recherche qui a été le fruit d’une coopération et d’une coproduction entre « savants » et « profanes », entre des chercheurs universitaires et les militants des collectifs et des coordinations.


lunes, 26 de marzo de 2012

Homosexualité et Révolution - Daniel Guérin

 
Le texte classique de Daniel GUÉRIN, grande figure du mouvement ouvrier du milieu du 20ème siècle, et auteur de nombreux ouvrages sur le fascisme, le Front Populaire et la pensée libertaire, suivi d’un entretien de 1979 où l’auteur parle longuement de sa propre sexualité.
 
 
 

lunes, 6 de febrero de 2012

Cybermonde. La politique du pire - Paul Virilio

 
On connaît le scepticisme de Paul Virilio à l’égard des technologies nouvelles de la communication. Dans ce livre d’entretiens avec le journaliste Philippe Petit, le théoricien de la vitesse réaffirme très clairement ses appréhensions ; il conteste l’idée que la cybernétique puisse contribuer à l’amélioration qualitative de la démocratie.
Virilio rappelle que « le pouvoir est toujours le pouvoir de contrôler un territoire par des messagers, des moyens de transports et de transmissions » . Partant de ce constat, il se demande : « Pouvons-nous trouver une démocratie du temps réel, du live, de l’immédiateté, de l’ubiquité ? » Et il répond : « Je ne le pense pas, et ceux qui s’empressent de dire oui ne sont pas très sérieux. »
Paul Virilio réfléchit aussi à l’ « accident intégral » , celui qui, en raison même de la mise en réseau de l’ensemble de la planète, peut survenir au même moment partout : la panne générale de tous les ordinateurs, le krach boursier total. Cet accident - qui finira par se produire, selon l’auteur - devrait nous conduire, une fois encore, à méditer sur les dégâts du progrès technologique mal maîtrisé.
Enfin, Paul Virilio s’interroge sur le devenir de la guerre après la chute du mur de Berlin et à l’heure des satellites et de l’instantanéité : « Une Babel militaire s’est mise en place, affirme-t-il, à travers la prolifération nucléaire et à travers le terrorisme généralisé ; on a du mal à retrouver nos repères, même pour un travail théorique. »
Une lecture fort stimulante qui confirme cet auteur comme l’un des rares penseurs rebelles contemporains, dénonçant inlassablement les dangers de la révolution informationnelle et cybernétique.
[Nancy Dolhem]
 
 

domingo, 5 de febrero de 2012

Pourquoi j'ai cambriolé - Alexandre Jacob

 
Cette brochure présente une déclaration de l’anarchiste illégaliste Alexandre Marius Jacob lors de son procès à Amiens en mars 1905.
Au sommaire :
- Jacob devant ses juges (légalisme et illégalisme, quelques exemples de déclarations antérieures à celle de Jacob, la dernière ligne droite des individualistes)
- "Pourquoi j’ai cambriolé", par Alexandre Jacob.
- Repères (le mousse, l’apprenti anarchiste, l’illégaliste anarchiste, le procès d’Amiens)

Mémoires d'un ouvrier en Espagne durant la période 1920-1940 - Balthasar Martinez

 
Balthasar Martinez raconte sa vie d’ouvrier syndiqué à la CNT avant l’éclatement de la guerre, puis son internement par le régime franquiste dans le camp de concentration de Pampelune.

Ces Mémoires ressemblent à un scénario de film. Mais c’est bien la réalité qui est décrite. Celle de la vie d’ouvriers espagnols avant le début de la guerre civile. Un témoignage édifiant sur la faiblesse de l’État Républicain qui a laissé la réaction organiser son coup d’état tout en maintenant l’exploitation des ouvriers. Un témoignage sur une conscience révolutionnaire loin des théoriciens de salon.