lunes, 6 de febrero de 2012

Cybermonde. La politique du pire - Paul Virilio

 
On connaît le scepticisme de Paul Virilio à l’égard des technologies nouvelles de la communication. Dans ce livre d’entretiens avec le journaliste Philippe Petit, le théoricien de la vitesse réaffirme très clairement ses appréhensions ; il conteste l’idée que la cybernétique puisse contribuer à l’amélioration qualitative de la démocratie.
Virilio rappelle que « le pouvoir est toujours le pouvoir de contrôler un territoire par des messagers, des moyens de transports et de transmissions » . Partant de ce constat, il se demande : « Pouvons-nous trouver une démocratie du temps réel, du live, de l’immédiateté, de l’ubiquité ? » Et il répond : « Je ne le pense pas, et ceux qui s’empressent de dire oui ne sont pas très sérieux. »
Paul Virilio réfléchit aussi à l’ « accident intégral » , celui qui, en raison même de la mise en réseau de l’ensemble de la planète, peut survenir au même moment partout : la panne générale de tous les ordinateurs, le krach boursier total. Cet accident - qui finira par se produire, selon l’auteur - devrait nous conduire, une fois encore, à méditer sur les dégâts du progrès technologique mal maîtrisé.
Enfin, Paul Virilio s’interroge sur le devenir de la guerre après la chute du mur de Berlin et à l’heure des satellites et de l’instantanéité : « Une Babel militaire s’est mise en place, affirme-t-il, à travers la prolifération nucléaire et à travers le terrorisme généralisé ; on a du mal à retrouver nos repères, même pour un travail théorique. »
Une lecture fort stimulante qui confirme cet auteur comme l’un des rares penseurs rebelles contemporains, dénonçant inlassablement les dangers de la révolution informationnelle et cybernétique.
[Nancy Dolhem]
 
 

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