
En 1898, Louise Michel achève la rédaction de ses souvenirs sur la
Commune : " Ecrire ce livre, annonce-t-elle au lecteur, c'est revivre
les jours terribles où la liberté nous frôlant de son aile s'envola de
l'abattoir ; c'est rouvrir la fosse sanglante où, sous le dôme tragique
de l'incendie, s'endormit la Commune, belle pour ses noces avec la mort,
les noces rouges du martyre. [...] Dans cette grandeur terrible, pour
son courage à l'heure suprême lui seront pardonnés les scrupules, les
hésitations de son honnêteté profonde. " Quelque vingt-cinq années après
les événements, cette figure de la Commune de Paris n'a pas perdu sa
fougue. Dans ce récit passionné, elle raconte, jour après jour, les
épisodes de ce drame qui lui valurent d'être emprisonnée puis déportée
pendant près de dix ans en Nouvelle-Calédonie. La richesse et la
précision de ses informations font de ce texte un document exceptionnel
sur la Commune et ses acteurs. De plus, ses qualités stylistiques et la
force de son écriture élèvent ce témoignage émouvant au rang des grands
classiques de notre littérature politique.